Titre : Le
passage
Auteur : Louis
Sachar
Edition : Ecole
des loisirs
Nombre de pages
: 278
Méfiez-vous.
Ce livre va vous donner
envie de croquer des oignons crus.
De creuser des trous de 1
mètre 50 de diamètre et de profondeur.
D'escalader une montagne.
De respirer vos vieilles
baskets.
De mettre du rouge à
lèvres avant de partir à la poursuite de vos ennemis.
De tout savoir sur
l'existence oubliée de votre arrière-arrière-arrière-grand-mère.
Et ce, même si vous
haïssez les liliacées, même si vous détestez l'alpinisme et les travaux forcés,
même si vous avez les cosmétiques en horreur autant que les odeurs de pieds, et
même si la généalogie et les histoires de famille vous indifférent
profondément.
Maintenant, pour échapper
à tout cela, c'est simple. Il vous suffit de ne pas imiter les centaines de
milliers d'adolescents américains qui ont déjà plébiscité ce livre, et de ne
jamais l'ouvrir.
Stanley est un
garçon en surpoids que je trouvais au début un peu fils à maman, il se fait
harceler à l'école (on ne s'y penche pas trop dans le récit et je trouve cela
pas plus mal car ça n'y aurait pas vraiment sa place à mon sens) . Durant
cette aventure, il se révèle courageux, à une profonde sensibilité, très
intelligent et raisonné. On le voit vraiment évoluer durant toute l'aventure.
J'ai adoré Zéro, un de ses amis, qu'on prend pour quelqu'un de bête alors que
c'est tout le contraire, il a toujours été dénigré par les autres mais au fond
de lui il savait qu'il n'était pas si nul. Je me reconnais dans le fait qu'il a
de nombreux secrets et qu'il n'en parle pas soit par gêne soit parce qu'il n'a
tout simplement personne à qui en parler. J'ai aussi trouvé admirable son sens
du sacrifice et son courage n'est plus à prouver. Ce sont les deux personnages
principaux donc je ne vais pas m'étendre sur les autres.
Ce livre m'a
intrigué par ce résumé que je trouvais assez prétentieux et qui a alors piqué
ma curiosité. Mais il a bien fait d'être ce qu'il est car je ne me serais
jamais dirigé vers lui s'il avait parlé de ce qu'il se passe dans le livre car
ce n'est pas mon genre de lecture habituel. D'ailleurs la quatrième de
couverture dit tellement vrai, maintenant j'ai envie de faire toutes ces
choses. Je n'arrive pas à situer l'époque où nous nous trouvons mais cela ne
m'a pas gêné car durant tout le livre nous sommes dans l'espace cloisonné du
camp du lac vert et non pas dans la société. J'ai apprécié la narration, on
était dans la tête de Stanley mais parfois nous avions un œil extérieur à la
cène ce qui nous permettant de mieux visualiser les choses. J'ai bien aimé
aussi le fait que parfois le narrateur nous parle à nous, lecteur. J'ai adoré
suivre le personnage de Stanley, d'autant plus que c'est un garçon et que je
n'ai que rarement la chance de suivre un personnage masculin. Au début, il
représentait pour moi le cliché de l'américain, mais on découvre alors qu'il
est bien plus que ça. Suivre l'aventure des deux garçons, voir leur complicité,
les secrets de zéro (etc…), fut un vrai plaisir ! J'ai trouvé intéressant de
voir comment s'installe une hiérarchie dans ce genre d'endroit, l'ambiance
entre les adolescents, le rapport à l'autorité. Il n'y avait pas de sujet tabou
et les mots étaient maniés avec justesse. J'ai affectionné comment la
ségrégation raciale était traitée puisqu'il n'y en avait pas. J'étais friande
des moments où l'on revenait en arrière dans le temps afin de comprendre
l'origine de toutes ces mésaventures, et là on voyait vraiment le racisme de cette
époque. Je me suis imaginé magnifique ces paysages désertiques caractérisant
les Etats-Unis et il y avait un petit côté western qui m'a vraiment plu ! Je
suis pourtant un peu déçu de la fin et il y a aussi quelques détails que je
n'arrive pas à résoudre (cf. le passage CUODS) mais ça n'entache en rien mon
avis sur le livre tellement je le trouve époustouflant. Je ne regrette pas du
tout de l'avoir lu, ce fut une très belle découverte.
"Vous
comblerez les trous vous-mêmes"
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