Auteur
: Magali Wiéner
Edition
: Rouergue, Doado
Nombre
de pages : 141
Parfois, on a envie de
ressembler à personne. On veut être libres de vivre loin des scénarios que font
les adultes.
Et on prend la vie de
plein fouet sans modération.
Neuf garçons et une fille
- une vraie bande de copains - viennent raconter à tour de rôle quelque chose
de fort. Le métier qu'il faut choisir, la fille qu'on aimerait aimer, le père
qu'on voudrait ne pas avoir, le corps qui change et qui fait devenir un
inconnu. Chacun livre un éclat de vie avec regrets, questions, envies. Et
drames.
Mois après mois, Théo,
Mika, Diane et les autres vont tous grandir. Grandir pour devenir soi.
Chaque nouvelle traite d'un différent personnage
d'une même bande d'amis donc leurs descriptions sont assez courtes puisqu'ils
ne s'illustrent que sur une courte période. Théo est un révolutionnaire, un
indigné mais timide. Mario est sportif et discret. Yohan cherche ses repères, a
besoin d'attention et lui aussi est timide, il ne sait comment exprimer ce
qu'il pense. Maël ne veut pas finir comme ses parents, sa vie familiale est
compliquée et il aimerait être quelqu'un d'autre. Diane est encore une petite
fille à l'intérieur, elle aime le voyage mais n'apprécie pas les sujets
d'invention. Yannis vient plutôt d'un milieu populaire et aimerait savoir se
battre et faire du sport. Antonin aime le sport, le culte du corps est
important pour lui, il a toujours voulu rendre fier son père, il vit dans une
famille aimante, limite hippie, il a tout pour être heureux, il est bon à
l'école, à une petite copine et une famille qui l'aime. Jeff est dyslexique,
est très proche de sa famille et plus particulièrement de sa mère. Mika est un
garçon courageux et sur qui la rumeur a un effet ravageur. Benjamin rêve d'être
comédien, il ne se sent pas compris par ses parents.
Le format de ce livre est un peu
particulier car c'est sous forme de petites nouvelles courtes, ainsi c'était
rapide, facile et agréable à lire. On ne suit donc pas les personnages tout au
long d'une histoire mais le temps d'un instant on rentre en eux, dans leur vie
et leur intimité. De plus, l'identification est très facile. C'est un ouvrage
plein d'authenticité et il traite bien des problèmes d'adolescents comme le
veut le résumer. Ce qui caractérise ce livre et qui m'a le plus marqué c'est la
chute de chacune des nouvelles. On ne peut pas s'y attendre, à chaque fois
c'est grâce à quelque chose qu'on a lu sans y penser, qui sur le coup était
juste un petit détail mais qui finalement change tout. J'adore ça lorsqu'un
petit élément auquel on ne fait pas attention est la clé d'une énigme ! De
plus, les chutes pouvaient aussi bien être pleine d'humour que pleine de regret
et de tristesse. Je sais que beaucoup de gens n'ont pas aimé ce roman mais je
ne comprends pas vraiment pourquoi. En effet, si vous vous attendez à un roman
avec des personnages développés, qu'on peut suivre etc… vous serez déçus. Mais
ce n'en est pas pour autant un mauvais livre, je m'attendais à cela et je ne fus
pas du tout déçu, ça change et ça fait du bien de lire un roman différent car
ce n'est pas dans mes habitudes de lire des nouvelles.
"Un
coup, on l'encaisse. Il laisse une trace, éphémère le plus souvent, un bleu, un
coquard, dans le pire des cas une cicatrice qui finira par blanchir et par
faire partie de nous. On en parlera plus, quelle importance ? C'est fini tout
ça. Et c'est vrai qu'on oublie, on oublie combien on a eu mal, combien on a
serré les dents ou hurlé, combien la chair peut souffrir. On y pense plus,
c'est enterré, du passé. Un mot, c'est autre chose, ça résonne, ça vibre, ça
trouve sa place, bien au chaud, dans notre tête et ça reste là toute notre vie.
Un mot, ça ne meurt pas. On peut pas le faire taire, il est là, il creuse, il
ronge. Il fait son travail de sape."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire