Titre : Titus n'aimait
pas Bérénice
Auteur : Nathalie Azoulai
Edition : Folio
Nombre de pages : 290
Titus
n'aimait pas Bérénice alors que Bérénice pensait qu'il l'aimait. Titus n'aimait
pas Bérénice alors que tout le monde a toujours pensé qu'il n'avait pas le
choix et qu'il la quittait contre sa propre volonté. Titus est empereur de
Rome, Bérénice, reine de Palestine. Ils vivent et s'aiment au 1er siècle après
Jésus-Christ. Racine, entre autres, raconte leur histoire au XVIIe siècle. Mais
cette histoire est actuelle : Titus quitte Bérénice dans un café. Dans les jours
qui suivent, Bérénice décide de revenir à la source, de lire tout Racine, de
chercher à comprendre ce qu'il a été, un janséniste, un bourgeois, un
courtisan. Comment un homme comme lui a-t-il pu écrire une histoire comme ça ?
Entre Port-Royal et Versailles, Racine devient le partenaire d'une
convalescence où affleure la seule vérité qui vaille : si Titus la quitte,
c'est qu'il ne l'aime pas comme elle l'aime. Mais c'est très long et très
compliqué d'en arriver à une conclusion aussi simple.
Bérénice
est une femme excessive, torturée par la douleur, je pense qu'au fur et à
mesure la folie s'est emparée d'elle la menant à avoir un comportement et des
paroles blessantes, elle devient de plus en plus machiavélique, un désir de
vengeance la portant. Titus, ex amoureux de Bérénice, est un homme lâche mais
malheureux lui aussi. Roma, femme de Titus, est une personne solide, sage,
vaillante et qui culpabilise.
Ce roman
a une forme particulière que j'apprécie beaucoup, en effet, il y a deux
histoires en une : celle de la vie de Racine et celle qui raconte la rupture
d'une Bérénice des temps modernes. Ces deux parties étaient hypers intéressantes,
la vie de ce célèbre dramaturge n'était pas du tout abordée d'une manière
ennuyeuse et je me demande comment on a pu réussir à avoir toutes ces
informations. En fait ce livre nous peint une biographie de Racine sans que ça
en ait vraiment l'air, c'est plus ludique et intéressant. Si on me l'avait
vendu de la sorte ça m'aurait peut-être rebuté mais moi qui ne connaissais rien
à cette auteure ni à cet ouvrage j'ai abordé cela comme un roman et j'ai adoré.
La vie de Racine est fabuleuse et je me reconnais assez en lui lorsqu'il était
enfant (dont j'ai affectionné retrouver l'innocence), les vers, sa passion pour
les lettres que je partage. J'ai aussi beaucoup aimé voir la relation entre les
auteurs, le fait qu'on les appelle par leur prénom nous plonge encore plus dans
l'histoire et dans l'intimité de ce grand homme. En plus d'en apprendre sur sa
vie, j'ai découvert une des facettes du mode de vie de l'époque. Cette partie
est riche tant au niveau des lettres et de sa passion qu'en histoire sur le 17ème siècle. De l'autre côté, j'ai trouvé très intéressante la personnalité complètement folle et même dangereuse de Bérénice mais j'ai aussi adoré le fait
qu'elle apprenne des pièces de Racine par cœur, des vers etc… je me reconnais
beaucoup dans ce comportement excessif, même si pour ma part ce serait surement
avec Victor Hugo.
J'ai
vraiment aimé le style d'écriture, je le trouve parfait et c'est un véritable un
modèle pour moi, j'aimerais beaucoup lire un autre roman de cette auteure. De
plus, j'ai adoré l'atmosphère qu'elle a mise dans le roman et comment elle retranscrivait
la douleur de Bérénice. En lisant ce genre d'ouvrage j'ai l'impression de me
forger de plus en plus une culture littéraire importante, surtout au niveau des
classiques et c'est une chose qui me rend véritablement heureuse. Je crois que
ce livre me fait encore aimer davantage les lettres et change ma vision du
latin qui était avant assez péjorative mais qui s'adoucit peu à peu. Je
comprends mieux le culte de cette langue, ce que je n'avais pas compris avant
n'y trouvant pas grand intérêt. C'est vraiment un ouvrage à lire pour élargir
sa culture et je ne saurais que vous le conseiller et peut-être qu'à vous
aussi, il vous donnera envie de parler en alexandrins et d'écrire des vers. Je
sens que cela peut devenir un de mes classiques que je le lis régulièrement
comme la ferme des animaux de George Orwell par exemple.
"A quoi vous
servirait de remplacer une langue vivante par une langue morte ? Jean trouve
l'expression cruelle. Comment une langue peut-elle mourir ? […] Il tempère sa
frayeur, ne constate aucun trouble chez les autres enfants, espère que les mots
comme les âmes sont capables d'immortalité."
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